Double faute

Isabelle Pandazopoulos

Résumé

Ulysse et Ludovic ont été entraînés au tennis par leur père dès leur plus jeune âge, dans le but d'en faire des champions. Ulysse, victime d'une blessure à l'âge de 14 ans, décide de tout arrêter pour vivre comme les autres adolescents. Deux ans plus tard, Ludovic s'écroule en plein match et se retrouve dans le coma

Mon avis

La plupart du temps, je lis uniquement des romans où on trouve de l’aventure, du suspense, des rebondissements… mais que ce soit dans la littérature ou au cinéma, je n’aime pas trop les histoires trop psychologiques, où il faut réfléchir à la vie, au sens des choses etc. Quand je lis ou que je regarde un film, c’est justement parce que j’ai envie d’arrêter de réfléchir et de faire travailler mon cerveau. Tout ça pour dire que « Double faute » est un roman psychologique, peut-être un drame, mais il est assez difficile de le définir, je trouve.

 

Le résumé m’avait attiré, mais au fur et à mesure de ma lecture, j’ai trouvé qu’il ne collait pas vraiment à ce que l’auteur écrit, à l’histoire que j’étais en train de découvrir. En effet, Ulysse craque, et de ce fait, Ludovic n’a plus le droit à l’erreur. C’est vrai, mais c’est vraiment l’origine du roman, ce n’est pas tant le cœur du roman.

 

Au contraire, c’est l’histoire de la reconstruction d’un jeune lycéen qui, pour la première fois de sa vie, fait ce qu’il désire, sans se conformer aux désirs de son père. Lui qui a vécu toute son enfance et le début de son adolescence uniquement pour le tennis, presque sous la « dictature » de son père, Ulysse est enfin libre. Mais cette liberté est tout de même difficile à conquérir. L’auteure est vraiment très douée pour décrire des sentiments, des émotions très particulières qui touchent sans doute beaucoup de jeunes. On ressent bien le malaise du personnage face à la société, face aux jeunes de son âge qui ont eu une vie « normale » si l’on peut dire. Il est content, mais en même temps, on dirait qu’il est malheureux. Il se cherche tout en essayant de montrer qu’il peut y arriver. On voit très bien que l’intégration n’est pas simple.

 

En parallèle de sa propre individualité, l’auteure traite aussi de la famille et de l’impact qu’un accident, involontaire, minime ou quel qu’il soit, peut avoir sur elle. La cellule familiale implose suite à l’accident qui touche Ludovic, et c’est à ce moment là que le roman démarre véritablement, que chacun des personnages essaie de repartir, de recommencer à vivre, mais de manière différente. Pour Ulysse, ce sont donc deux évènements importants qui sont le point de départ de cette reconstruction : l’arrêt du tennis et l’éloignement de son père d’une part, ce qui touche son frère d’autre part.

 

Sans tout dévoiler, je finirai juste en disant que, malgré une sorte de tristesse et de malaise généraux jusqu’à la fin du roman, la dernière phrase laisse germer l’espoir d’une vie heureuse qui commence. C’est comme si le début de la vie d’Ulysse n’était pas au début du roman, mais à la fin.

 

 

Cette auteure signe seulement son deuxième livre, mais elle démontre qu’elle a un formidable talent d’écriture. Je recommande donc cet ouvrage, ainsi que son premier, La Décision, qui est plutôt axé sur le problème des grossesses non désirées chez les adolescentes.